ATTESTATION DE SAVOIR-FAIRE PROFESSIONNEL : GÉNÉRER DES EMPLOIS EN OUTRE-MER PAR UNE FORMATION DIPLÔMANTE

Publié le 25/07/2018

Soutien financier et administratif aux très petites entreprises, formation courtes efficaces et ciblées sur les réservoirs d’emplois, confiance en nos concitoyens écartés du monde économique et volontarisme sont les bases des propositions innovantes de Max Dubois, qui avec une Attestation de Savoir-Faire Professionnel, veut former « durablement » pas moins de 7 000 à 10 000 jeunes ultramarins !

Max Dubois, président et fondateur de l’association R&DOM

RÉDUIRE LE CHÔMAGE EN OUTRE-MER

Sa bataille aujourd'hui, c'est celle de la lutte contre le chômage dans les outre-mer. "Ce sont nos chômeurs. Et le monde économique a l'obligation de leur retirer le cul des ronces", dit-il. C'est imagé mais ça pose l'idée générale. Son constat de départ : 340 000 chômeurs ultramarins, dont la moitié est Réunionnais. Il faut l'attaquer, le stigmatiser, dit-il, mais nous avons toujours essayé de l'abattre en créant des emplois avec, le plus souvent, des dispositifs publics qui ne sont pas pérennes. C'est une fausse piste. On vaincra le chômage si on crée de l'activité et des valeurs ajoutées. La question de l'emploi ne peut plus relever de la seule responsabilité des politiques. Le monde économique et les chefs d'entreprises doivent s'en emparer. Ce sont eux qui ont la clé. Il faut leur confier le business."

Max Dubois a créé une association, "R&DOM", un "coordinateur économique", qu'il a notamment présenté à une cinquantaine de chefs d'entreprise locaux en février dernier au siège de la CCIR (Chambre de Commerce et d’Industrie). "Ce sont eux, d'abord, qui doivent adhérer à mon plan. Si, déjà, nous arrivons à nous mettre d'accord entre nous, on aura fait une bonne partie du chemin, note-t-il, pointant ces freins qui brident le développement de l'activité." Il plaide notamment pour un accès plus facile au micro-crédit, des règles enfin adaptées à la réalité de l'économie, la segmentation de l'activité économique en filières organisées avec des conseils de l'ordre pour chaque filière ou le désenclavement et la libéralisation du ciel réunionnais.

Vantant l'exemple du RSMA (Régiment du Service Militaire Adapté), qui l'inspire tout particulièrement, l'ancien délégué national de "En Marche !" propose notamment une réforme profonde de l'apprentissage, "pour une meilleure employabilité des apprentis." Il débuterait par un stage de neuf mois, serait ouvert à tous les âges et ne coûterait rien à l'employeur. Les deux parties seraient également libres de se quitter à tout moment. Au bout : une attestation de savoir-faire professionnel.

L’ATTESTATION DE SAVOIR-FAIRE PROFESSIONNEL ?

L’ASFP est un dispositif visant à offrir une réelle employabilité aux candidats à cette formation.
Très largement inspirée par le SMA, l’ASFP se promet d’offrir, dans un premier temps, dans les filières économiques principales de nos territoires, l’agro-alimentaire, la transition énergétique, le tourisme et le bâtiment, une formation technique très efficace acquise sur une période de 12 à 18 mois. L’Attestation de Savoir-Faire Professionnel est un diplôme à créer. Il correspond à l’acquisition des connaissances pratiques d’un CAP.

L’objectif consiste à former et intégrer durablement de 7000 à 10 000 impétrants chaque année dans l’économie ultramarine.  Il est un renforcement à l’apprentissage classique, il s’inspire du travail et des résultats formidables obtenus par le Service Militaire Adapté depuis 60 Ans.

L’ASFP est obtenue par voie d’apprentissage adapté. D’abord, six mois de stage sans engagement définitif de l’employeur, ni du futur apprenti. Ce stage en entreprise est rémunéré via Pôle Emploi. Puis, six à 12 mois d’apprentissage rémunérés par l’entreprise. La durée de l’apprentissage est définie au moment de la signature du contrat, soit, à la fin des six mois de stage.

Le contenu pédagogique de l’ASFP est étudié en étroite collaboration avec le SMA et les représentants des filières économiques. Aucune formation d’enseignement général n’est dispensée. Les seuls cours théoriques auxquels est soumis l’impétrant correspondent à l’acquisition indispensable de connaissances technologiques. Ce sont des modules audiovisuels. Il n’y a pas de limite d’âge à l’ASFP. Tout candidat majeur est éligible.

Les cours théoriques étudiés à la maison sont validés en entreprise. Un coordinateur de stage qui intervient in situ deux demi-journées par mois. L’ASFP, nouveau diplôme, est décerné après un examen, par exemple par le SMA. Par VAE, il peut déboucher sur un CAP.

Il est nécessaire également, selon Max Dubois, de donner à l’employeur un délai de mise aux normes de son activité pour se conformer à la réglementation lorsqu’il a des salariés. Il n’est pas question de transiger avec la sécurité, mais plus sur l’aspect administratif. En outre, il faut aider l’employeur à intégrer progressivement le périmètre normatif par l’intervention d’appuis extérieurs, amenés par exemple pas les chambres de métiers. L’enjeu véritable, est que l’entreprise maîtresse de stage augmente son activité grâce aux bénéfices obtenus par l’apprenti et l’environnement dont il bénéficie. De fait, il faut créer les conditions pour que l’apprenti devienne, à l’issue de sa période de formation, salarié de l’entreprise.

Le développement de l’économie passe nécessairement par l’irradiation du travail informe, donc par la bancarisation des personnes. Il faut obliger les banques à ouvrir des comptes sans passer par la procédure de refus, de saisine de la Banque de France, et de désignation d’une banque d’office. A l’instar de l’attribution automatique d’un numéro Siret à la majorité, il faudrait ajouter l’ouverture automatique d’un compte bancaire.

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