BAISSE DE L’IMPÔT POUR LES MÉNAGES

Publié le 09/09/2016

Décidément, l’heure est aux baisses d’impôt ! Après la baisse de l’impôt sur les sociétés en août, c’est une réduction offerte aux classes moyennes qui a été dévoilée cette semaine par Michel Sapin, ministre de l’économie et des finances.

 

UN GESTE BIENVENU, MAIS UN BUDGET SERRÉ

Après des semaines d’attente et un report de l’annonce d’hier à aujourd’hui, les détails de cette mesure ont donc été révélés : 20% de réduction d’impôts seront accordés aux personnes seules gagnant moins de 1700 euros par mois et aux couples gagnant moins de 3400 euros par mois (seuil majoré pour les familles), pour un montant total d’un milliard d’euros. Plus de cinq millions de foyers fiscaux bénéficieront donc de cette ristourne correspondant à un gain moyen de près de 200 euros pour les ménages concernés. En outre, le taux d’impôt sur les petites et moyennes entreprise serait revu de 33% à 28% (taux moyen européen actuel) en 2017 et 2018. Ce dernier sera généralisé à toutes les entreprises d’ici à 2020.

Cette baisse d’impôt, initialement annoncée courant mai par François Hollande, était censée être dotée d’une enveloppe de 2 milliards d’euros sous couvert que la croissance atteigne 1,7% en 2017. Mais malgré un bon premier trimestre à 0,7%, la croissance s’est arrêtée net au deuxième, contrecarrant les objectifs attendus par le chef de l’état d’ici la fin de l’année. Michel Sapin estime même qu’il ne « serait pas raisonnable de construire un budget sur une perspective de croissance supérieure à 1,5%. »

 

DES CRITIQUES AUX SOLUTIONS (UN PEU TROP) AMBITIEUSES

Cette mesure porte à six milliards d’euros le montant total des baisses d’impôt sur le revenu depuis 2014, alors que les hausses d’impôt depuis le début du quinquennat ont atteint 35 milliard d’euros. Les candidats à la présidentielle ne se privent d’ailleurs pas de s’en donner à cœur joie pour critiquer les mesures fiscales du gouvernement actuel et faire leurs propositions plus ou moins réalistes. Arnaud Montebourg a récemment annoncé que, s’il était élu, toutes les hausses d’impôt instaurées par son prédécesseur seraient tout simplement annulées. Nicolas Sarkozy compte quant à lui offrir aux français une enveloppe d’au moins 25 milliards d’euros, incluant notamment 10% de baisse de l’impôt sur le revenu, la suppression pure et simple de l’ISF ou la quasi suppression des droits de succession. Il n’en reste pas moins qu’avec un manque à gagner de 7 milliards de l’impôt sur le revenu et 5 milliards de l’ISF, l’ancien président devra trouver comment combler 12 milliards de déficit. Sa solution à l’heure actuelle ? Baisser les dépenses publiques de 100 milliards d’euros. Mais il ne s’est pas encore exprimé pour expliquer comment trouver cette somme qui peut paraître assez considérable

Si le geste du gouvernement annoncé cette semaine fera certainement du bien temporairement aux foyers de la classe moyenne, cette prochaine élection risque donc bien de chambouler la fiscalité française. Reste à savoir si ces propositions, parfois exagérées pour des raisons électorales évidentes, seront possibles à mettre en place au vu du manque déjà existant de moyens dans la fonction publique et de la très faible inflation du pays.

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