ÉCONOMIE ULTRAMARINE : QUEL RÔLE POUR LES ÉLUS LOCAUX ?

Publié le 02/07/2020

Les élections municipales ont permis le renouvellement de 212 maires en outre-mer. Plus globalement, c’est l’ensemble des élus locaux ultramarins qui jouent un rôle central dans la vie économique et sociale de leurs territoires. 

 

 

PROXIMITÉ ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

La métropole est attachée à ses élus locaux. L’outre-mer n’y fait pas exception. Conseils régionaux, départements et municipaux occupent une place particulière dans l’administration des territoires ultramarins et participent activement à leur activité.

La période de confinement due au coronavirus Covid-19 l’a démontré : la proximité était au cœur de l’aide apportée aux habitants. Les départements mais également les maires ont pleinement joué leur rôle social, encouragés par l’Exécutif. De nombreuses distributions de repas ont par exemple été directement organisées par les mairies. 

Les entreprises ont également pu compter sur leur soutien. En Guadeloupe, la Communauté d’Agglomération du Nord-Grande-Terre a mis en place une plateforme d’accompagnement s’adressant à près de 5 000 très petites entreprises (TPE) et associations du territoire. De son côté, la Région a permis la signature d’une convention-cadre avec les acteurs locaux afin de soutenir la production de gel hydro-alcoolique.

 

COMBLER LES INÉGALITÉS PAR LES FINANCES LOCALES

Cependant, pour agir, outre de la volonté politique, les élus locaux ont besoin de fonds. Face aux diverses inégalités que connaissent les collectivités d’outre-mer par rapport à la métropole, elles disposent de financements spécifiques, mis en péril par la crise de ces derniers mois. Le sénateur Georges Patient estime les pertes de recettes fiscales pour les collectivités en outre-mer à près de 200 millions d’euros.

Les finances des collectivités leur permettent non seulement de faire fonctionner leurs services et de répondre aux principales demandes quotidiennes de la population, mais également de préparer l’avenir en investissant localement. Afin de limiter l’impact de cette baisse de recettes sur le long terme, le gouvernement a décidé de les accompagner.

L’octroi de mer représente une recette vitale pour les collectivités d’outre-mer. C’est pourquoi l’État a décidé de compenser les recettes fiscales liées à cette taxation et à celles sur les carburants. Un dispositif qui représenterait 110 millions d’euros pour les communes. Pour les régions, c’est une projection de 40 à 50 millions d’euros qui a été décidée.

 

COMMUNES ULTRAMARINES : UN MODÈLE ?

Dans le contexte des élections municipales qui ont eu lieu le 28 juin dernier, excepté en Guyane, c’est bien la place des communes qui attire l’attention. Pour cause : leurs spécificités et leur morphologie par rapport à leurs homologues métropolitaines en font pour certaines des modèles, notamment au niveau européen.

En moyenne, elles sont plus grandes et comptent davantage d’habitants, alors même que la densité de population y est comparable à la métropole. Seuls 10 % des 212 communes ultramarines comptent moins de 634 habitants, contre plus de 50 % dans l’Hexagone. Des caractéristiques qui modifient profondément le travail des maires. 

Face à l’importance de leurs missions et aux responsabilités qu’ont été les leurs durant le confinement, certains élus appellent à reconsidérer le rôle de leurs collectivités. C’est le cas de Sophie Charles, maire de Saint-Laurent de Maroni, en Guyane, qui demande à ce qu’elles gagnent en « autonomie » et en « différenciation » afin de davantage satisfaire aux particularités locales des territoires ultramarins et in fine, mieux répondre aux inégalités.

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