LA RÉUNION MISE SUR LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Publié le 27/02/2020

Atteindre l’autosuffisance et se tourner vers les énergies d’avenir en même temps : c’est le double défi de La Réunion qui assume son regard porté sur les énergies renouvelables. Territoire d’innovation, l’île s’est fixée d’ambitieux objectifs à court-terme. 

 

 

DES CARACTÉRISTIQUES NATURELLES IDÉALES 

La dépendance de La Réunion aux énergies fossiles fera-t-elle bientôt partie du passé ? C’est en tout cas la volonté de l’île dont la consommation énergétique est encore aujourd’hui largement dépendante du pétrole et du charbon. La tendance commencerait cependant déjà à s’inverser. Mi-2019, la société publique locale Horizon Réunion annonçait que la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique de l’île était de 36,5 %, en hausse par rapport à l’année précédente, et loin devant les 15 % affichés en métropole. 

Il faut dire que l’île est naturellement richement dotée pour saisir les opportunités que les énergies renouvelables lui proposent. L’ensoleillement, le relief, la pluviométrie ou encore la culture de la canne à sucre représentent un gros potentiel. Outre l’éolien et le photovoltaïque, la bagasse (les résidus des tiges de cannes à sucres) est brûlée pour produire de l’électricité. Mais c’est l’hydraulique qui dope le plus la production des énergies renouvelables, à 20 % de celles-ci. Couplée avec la bagasse, elle peut couvrir jusqu’à un tiers des besoins énergétiques de l’île. 

 

UN TERRITOIRE D’INNOVATION ENVIRONNEMENTALE

L’île a de sérieux atouts et semble vouloir en faire bon usage. Région française avec le plus d’installations photovoltaïques, elle a cependant décidé de s’attaquer à un des plus importants problèmes que représente cette énergie et, avec elle, l’éolien : l’intermittence due aux conditions météorologiques. 

Ces deux types de production n’ont pas l’avantage qu’ont l’hydraulique et la bagasse qui peuvent, selon EDF, « faire l’objet de prévisions fiables à quelques heures, voire plus ». C’est pourquoi un procédé spécifique a été mis en place, à travers l’installation d’un nouveau parc de batteries permettant de stocker l’énergie et ainsi limiter l’effet d’intermittence. Une vraie opportunité pour le développement de la croissance de la production d’énergie solaire, mais aussi pour la visibilité de l’île dans le domaine des énergies renouvelables.

 

D’IMPORTANTES AMBITIONS À COURT ET MOYEN TERMES 

L’énergie solaire est devenue essentielle dans la production d’eau chaude ces dernières années. L’article R162-2 du Code de la construction et de l’habitation dispose depuis 2016 que « lorsqu'un système de production d'eau chaude sanitaire est installé dans un logement neuf, cette eau chaude est produite par énergie solaire pour une part au moins égale à 50 % des besoins de ce logement. » En 2018, plus de 60 % des foyers de l’île étaient dotés d’un équipement de ce type, aidés par une subvention octroyée par EDF à ceux voulant s’équiper. 

Il faut dire que l’ambition réunionnaise n’est pas cachée : rendre l’île 100 % autonome dans sa production énergétique en 2030, selon la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) de La Réunion, adoptée en 2016 et co-élaborée par la Région et l’État. À cette fin, plusieurs objectifs intermédiaires à atteindre dès 2023 ont été posés – soit demain : porter la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité à 69 %, maîtriser davantage la demande ainsi que renforcer les mesures d’efficacité énergétique. À ce stade, les Réunionnais semblent être au rendez-vous et une baisse de la consommation énergétique des ménages comme des entreprises a été constatée entre 2017 et 2018. Le rendez-vous de l’autosuffisance semble être pris grâce aux énergies renouvelables. 

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