LE SECTEUR AÉRIEN SOUHAITE REPRENDRE SON ENVOL

Publié le 19/06/2020

Le transport aérien permet de réduire l’éloignement des territoires ultramarins à la métropole. La crise sanitaire a pourtant imposé un ralentissement inédit des vols. Le redémarrage progressif du secteur est indispensable au rebond économique en outre-mer.

 

UN ARRÊT DES ACTIVITÉS AÉRIENNES

Après le secteur automobile, c’est à celui de l’aéronautique que l’État est venu en aide. Le coup d’arrêt porté par la crise sanitaire du coronavirus Covid-19 au transport aérien a été brutal : en mai, le trafic a chuté de 98 %. La perte de chiffre d’affaires pour les compagnies aériennes mondiales pourrait atteindre 280 milliards d’euros en 2020. Conséquence sociale, 8 000 à 10 000 emplois sont menacés chez Air France, soit 20 % des effectifs.

Le gouvernement a décidé de mettre 15 milliards d’euros sur la table pour maintenir le secteur dans les airs, à travers des investissements, des prêts et des garanties. L’objectif est clair : faire de la France une nation leader dans le domaine pour une « industrie verte et compétitive ».

Les aéroports ne sont pas en reste et ont dû supporter d’importants coûts fixes malgré l’arrêt de leurs activités. Une aide de 300 millions d’euros sera apportée aux aéroports français dans le cadre du prochain projet de loi de finances rectificative. C’était une demande de l’Union des aéroports Français, afin d’assurer les coûts qu’ils doivent supporter dans le domaine de la sûreté et de la sécurité. Le chômage partiel de leurs salariés sera maintenu jusqu’en septembre.

 

LA CONTINUITÉ TERRITORIALE À L’ÉPREUVE

C’est donc un secteur stratégique, plus encore pour les territoires ultramarins. Du fait de leur éloignement voire de l’insularité de la majorité d’entre eux, les transports aériens sont un fondement de leurs relations régionales et de leur lien avec la métropole. Pour autant, le principe de continuité territoriale, reposant sur la cohésion de chaque espace d’un même territoire national, a eu du mal à se maintenir ces derniers mois.

De nombreux ressortissants français résidant dans les territoires ultramarins, les étudiants au premier titre d’entre eux, n’ont pu rejoindre leur territoire d’origine en raison d’une drastique réduction des vols. Une continuité certes fortement impactée, mais pas totalement arrêtée. 

Plusieurs vols de continuité territoriale ont réussi à être maintenus par quelques compagnies aériennes. À l’heure actuelle, sept avions ont par exemple pu se rendre en Polynésie française afin de permettre aux habitants de rejoindre leur domicile, de transporter des personnels soignants mais également des marchandises. Avec la crise, le fret a été fortement impacté et l’économie a souffert de ce manque d’approvisionnement.

 

VERS UNE REPRISE PROGRESSIVE

L’activité aérienne semble désormais sur le point de redémarrer. Première étape d’un retour à la normale : la ministre Annick Girardin a annoncé l’abandon du motif impérieux pour se rendre en outre-mer à partir du 22 juin. Date à laquelle sera dressé le bilan du protocole sanitaire expérimental actuellement en place en Guadeloupe, en Martinique ou encore à La Réunion. Le dispositif invite les voyageurs à réaliser un dépistage dans les 72 heures précédant leur vol permettant de réduire leur quarantaine à sept jours en cas de résultat négatif.

La reprise de l’activité économique bénéficiera également de la réouverture de l’aéroport parisien d’Orly, dès le 26 juin. Plusieurs compagnies aériennes telles qu’Air Caraïbes, French bee ou Corsair en avaient notamment fait la demande. Air France ne devrait y reprendre ses vols qu’à la rentrée. Côté Antilles, la société aéroportuaire Guadeloupe Pôle Caraïbes se montre optimiste pour une reprise estivale, et pour cause : 40 % de ses revenus sont tirés des boutiques et 60 % des services offerts par les infrastructures de l’aéroport. Le retour des touristes serait le bienvenu.

Il devrait être progressif dans les semaines à venir. En Polynésie française, la reprise des liaisons internationales se fera sous conditions à partir du 15 juillet. Plusieurs compagnies telles qu’Air Belgium reprendront leurs vols vers les Antilles à la même date. La ministre l’a réaffirmé : « Oui, les Français pourront se rendre dans les territoires ultramarins cet été. » Une bonne nouvelle pour l’activité économique ultramarine qui ne demande qu’à redécoller.

Retour à l'index