LES PROPOSITIONS POUR L'OUTRE-MER D'EMMANUEL MACRON ET MARINE LE PEN

Publié le 25/04/2017

UN PREMIER TOUR MARQUÉ PAR L'ABSTENTION

Celle que d'aucuns appellent "premier parti de France", l'abstention a marqué le premier tour de l'élection présidentielle 2017 en outre-mer. En moyenne, 57% des électeurs ne se sont pas déplacés aux urnes contre une moyenne nationale de 22%.

Néanmoins, tous les territoires ultramarins n'ont pas voté de manière uniforme. En effet, en Guadeloupe Emmanuel Macron arrive en tête avec 30,3% des voix contre 13,5% pour Marine Le Pen, l'autre candidature présente au scrutin présidentiel du 7 mai prochain. En Martinique, le rapport de force semble identique avec respectivement 25,5% contre 10,5%. En revanche, en Guyane, la candidate du Front national recueille 24,3% des voix contre 18,7% pour le candidat En Marche!. La proportion est semblable à La Réunion où la candidate recueille 23,4% des voix contre 18,9% pour son adversaire.

Les deux candidats à la présidence de la République s'affronteront donc le dimanche 7 mai, à l'occasion du second tour de l'élection. Quelles mesures prévoient-ils chacun en faveur de l'Outre-mer ?

 

LE PROGRAMME DES DEUX CANDIDATS

Nombreuses sont les thématiques abordées par les deux candidats au sujet de l'Outre-mer, chacun s'étant rendus dans les différents territoires pour faire entendre leur voix.

Marine Le Pen

La candidate du Front national entend défendre "une vision stratégique pour l'économie d'Outre-mer". Pour ce faire, elle met en avant trois objectifs clairs : la construction d'une économie solide, l'instauration d'une interface locale ainsi que hisser la France et l'outre-mer en pôle de référence mondiale pour l'économie de la mer

La priorité majeure de Mme Le Pen est d'attirer les investissements extérieurs. Elle définit ces derniers comme indispensables au développement des économies ultra-marines. Dans le but de "rendre identifiables les potentialités de nos territoires, leurs atouts et leurs interlocuteurs", la candidate prévoit la création de Zones Ultra-Marines Françaises d'Investissement Prioritaire (ZUFIP). Celles-ci regrouperont tous les dispositifs d'incitation à l'investissement comme les lois Perben ou Girardin. 

Dans le but de contribuer à orienter les axes de développement, Mme Le Pen souhaite la mise en place d'outils fiscaux "stabilisés dans le temps et simples d'utilisation", accompagnés d'allègements de charges sur les entreprises et d'un crédit impôt-recherche. 

Une Agence Pour les Investissements Privilégiés d'Outre-Mer (APIPOM) agira dans ce cadre et serait chargée d'assurer depuis la métropole la "promotion de l'arsenal législatif et fiscal des ZUFIP", ainsi que de suivre les projets réalisés auprès des investisseurs. 

Emmanuel Macron

Le candidat d'En Marche! a pour objectif premier de ne pas entretenir de la part des territoires d'Outre-mer "une relation de dépendance inégale avec l'Hexagone", de leur permettre de "développer des activités économiques dans leurs territoires et de vivre de leur travail".

Afin de renforcer l'attractivité des territoires ultramarins, des investisseurs et de dynamiser le tourisme, le candidat souhaite rattraper les retards dans l'assainissement, la desserte en eau potable et la gestion des déchets. Il annonce prévoir de consacrer "1 milliard d'euros sur 5 ans au financement des investissements collectifs des territoires ultra-marinsndans le cadre du plan d'investissement". 

M. Macron fait le constat que le tissu économique des département en Outre-mer regroupe un nombre important de petites et très petites entreprises, "sensibles à la commande publique, notamment dans le BTP". Le problème étant que dans de nombreuses collectivités, les délais de paiement sont excessifs. Il souhaite y remédier, et engager une évaluation des dispositifs de soutien à la compétitivité existants. Le candidat souhaite insister sur le développement de filières économiques d'excellence comme le tourisme, le numérique, la géothermie ou la valorisation durable des espaces maritimes. 

Enfin, l'engagement est pris de faire un "bilan des aides fiscales et sociales" sur la base de stratégies de développement du tourisme notamment.

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