L’OUTRE-MER ARMÉ FACE À L’ÉPIDÉMIE DE COVID-19

Publié le 30/03/2020

L’épidémie mondiale de Covid-19 a désormais atteint les territoires ultramarins, qui l’affrontent grâce au soutien des autorités et à la solidarité locale. L’accompagnement des entreprises et le renforcement des capacités sanitaires sont à l’œuvre.

 

 

 

LES TERRITOIRES ULTRAMARINS TOUCHÉS PAR L’ÉPIDÉMIE

Il a tenu à « rappeler la solidarité nationale qui s’attache aux territoires ultramarins ». Le Premier ministre l’a reconnu : l’éloignement de la métropole et l’insularité des outre-mer (hors Guyane) rendent leur situation « à bien des égards spécifique ». Et pour cause : l’épidémie a désormais gagné la quasi-totalité des territoires et sévit particulièrement à La Réunion et aux Antilles. Le cap des 500 cas cumulés a été franchi durant le dernier week-end de mars.

 

Afin de contrôler l’étendue de l’épidémie, les mêmes mesures qu’en métropole y sont appliquées depuis plusieurs semaines. La crainte d’une surcharge des hôpitaux a conduit le gouvernement à procéder à un confinement anticipé mi-mars, qui peut être renforcé à la discrétion des préfets. Une quarantaine stricte est imposée à tout individu se rendant en outre-mer et de nombreuses restrictions à l’entrée ont été mises en place.

 

La très forte réduction des vols commerciaux en fait partie. Depuis le 31 mars, c’est la suppression généralisée des vols qui domine. De rares trajets subsistent, afin de maintenir une continuité territoriale indispensable. L’aéroport parisien d’Orly a notamment fermé ses portes face à la réduction du trafic aérien. Les escales des bateaux de croisières ont également été interdites afin de protéger les populations. 

 

LA SOLIDARITÉ LOCALE JOUE PLEINEMENT

Une crise sanitaire inédite qui se transforme peu à peu en crise économique : c’est le constat des entreprises, en métropole comme en outre-mer. L’État a mis sur pied un plan de sauvetage visant à soutenir les emplois des salariés et les petites entreprises avec des mesures de soutien à leur trésorerie. Le report des cotisations sociales, le chômage partiel ou encore la suspension de nombreuses factures pour les plus petites d’entre elles vont dans ce sens. La Banque des Territoires, qui a déjà annoncé la mise en place de mesures exceptionnelles, travaille actuellement avec le Ministère des Outre-mer sur des mesures spécifiques aux ultramarins.

 

Localement, les industries de rhum et de canne à sucre se mobilisent afin de participer à la production de gels hydroalcooliques. Les sept distilleries martiniquaises tournent à plein régime afin de fournir les personnels de santé. Même solidarité du côté de la Guadeloupe et de la Réunion, où l’industrie, quand elle ne produit pas directement le précieux produit, fournit l’alcool nécessaire à sa fabrication. 

 

De leur côté, les autorités locales veillent à ce que la situation économique ne s’aggrave pas. À La Réunion, le président de Région Didier Robert affirme travailler avec les acteurs du fret maritime pour maintenir l’approvisionnement de son territoire. Il a souligné « une vraie prise de conscience collective et surtout une mobilisation de tous, afin d’assurer aux Réunionnais la continuité de l’arrivée des produits sur l’île ». 

 
UN RENFORCEMENT DES CAPACITÉS SANITAIRES

Activé en métropole comme en outre-mer, le Plan Blanc prévoit un renforcement des capacités sanitaires. « Nous avons un besoin encore plus fort de freiner la propagation du virus » dans les territoires ultramarins, a précisé le Premier ministre, puisque les capacités de leurs établissements « reposent sur l'idée que l'on peut évacuer sanitairement vers la métropole de façon à traiter les cas les plus graves ». 

 

Face à cette situation, le gouvernement a annoncé la livraison rapide de masques et de tests de dépistage aux Antilles, à La Réunion et en Polynésie française. Un décret permettra dès cette semaine de pouvoir mobiliser des médecins ayant un « diplôme hors Union européenne ». La capacité en réanimation des territoires ultramarins sera renforcée : aux Antilles, elle sera portée de 81 à 169 lits.

 

Enfin, dans le cadre de l’opération militaire « Résilience », deux porte-hélicoptères de la Marine nationale seront déployés début avril. Disposant d’hôpitaux embarqués avec chacun 69 lits médicalisés et deux blocs opératoires, le Dixmude aux Antilles-Guyane et le Mistral dans l’Océan Indien permettront d’accueillir des patients, comme l’a confirmé le Premier ministre, mais également de « décharger les flux logistiques » des établissements ultramarins. 

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