NOUVELLE-CALÉDONIE : LES ENJEUX DU RÉFÉRENDUM D’AUTODÉTERMINATION

Publié le 13/12/2017

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Début Novembre, s’est tenu le Comité des Signataires de l’accord de Nouméa à Matignon où, au terme de 10 heures de débat, les différentes parties Calédoniennes ainsi que le gouvernement sont parvenus à un « accord politique » concernant les principaux points de l’organisation du Référendum de 2018.

 

UNE HISTOIRE DIFFICILE 

Placée sous la souveraineté française depuis 1953, mi-département d’outre-mer, mi-collectivité, la Nouvelle-Calédonie dispose aujourd’hui d’un statut particulier, Sui Generis, à la différence de ses voisins ultramarins. Ce statut lui confère une certaine autonomie, notamment politique, associée à une conception restrictive du droit de vote — il faut en effet résider depuis un certain nombre d’années sur le territoire pour pouvoir participer aux élections provinciales.

Depuis les années 70, cet ensemble d’Îles de 18 mille Km2 est en marche vers son indépendance, nettement posée par les partis indépendantistes des années 1975 — menant, à ses début, à de violents affrontements. Tout particulièrement éclaircie par l’accord de Nouméa du 5 mai 1998 et le Référendum du 8 novembre 1998  — où il était question pour cet ancien département d’Outre-mer d’accéder à sa pleine souveraineté — les différents partis aspirent maintenant à une vision plus fédératrice du territoire, réunifiant l’ensemble de ses peuples — on pensera au clivage indépendantistes et anti-indépendantistes qui est dorénavant envisageable

Ces accords prévoient, entre autre, le transfert de certaines compétences de la France vers la Nouvelle-Calédonie, dans de nombreux domaines à l'exception de ceux de la défense, de la sécurité, de la justice et de la monnaie. Cependant, ces accords s’inscrivent dans le temps, il aura fallu près de 10 années à chacun des protagonistes pour préparer et organiser minutieusement ce référendum d’autodétermination, qui jusqu’à peu n’avait toujours pas trouvé de date. Date qui se précise à la suite d’une proposition de délibération du Président du Congrès calédonien, Thierry Santa, fixant la date du référendum d’autodétermination de 2018 au 28 octobre prochain. 

 

 

UN « ACCORD POLITIQUE » OBTENU

En prévision du Référendum de 2018, les différents acteurs — les parties Calédoniennes et le gouvernement français — sont parvenus à un accord, qualifié d’« historique » par l’ensemble des participants, qui n’a pas manqué de féliciter l’implication du chef du gouvernement.

« Nous avons ce soir un accord politique et, peut-être au-delà de cet accord politique, nous avons une confiance. C’est au moins aussi important » s’est félicité Edouard Philippe.

Principaux enjeux de ce référendum, l’indépendance et l’internationalisation de la Nouvelle-Calédonie, les intérêts géopolitique de la France et de l’Europe ainsi que l’unification des différentes cultures présentes sur le territoire on fait l’objet d’un débat animé de long haleine. 

Comme l’a précisé l’actuel premier ministre, le référendum de la Nouvelle-Calédonie comporte des « enjeux considérables », dans un contexte où la France ainsi que l’ensemble des acteurs, se devront de faire en sorte que ce processus « unique » se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Ce référendum montre le point d’arrivée d’un processus de « décolonisation » amorcé il y a déjà 10 ans. Pourtant loin d’être unanime, l’idée de l’indépendance, aujourd’hui, n’est probablement pas majoritaire. A suivre donc…

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