NOUVELLE-CALÉDONIE : VERS UN SECOND RÉFÉRENDUM EN 2020 ?

Publié le 13/12/2018

Le 4 novembre dernier, la Nouvelle-Calédonie a choisi de rester française avec 56,4% des votes en faveur du « non ». Un résultat qui divise. L’éventualité d’un second référendum en 2020 est déjà évoquée, preuve que la question de l’indépendance est loin d’être tranchée. 

 

UNE PERFORMANCE INATTENDUE DU « OUI »

Avec 43,3% des suffrages pour la « pleine souveraineté », l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie n’était pas si lointaine. Quatre Calédoniens sur dix ont ainsi voté en faveur du « oui » alors que les sondages tablaient sur 30% des votes. Un résultat qui a créé la stupeur générale malgré la défaite incontestée des indépendantistes kanaks. « On a actuellement 25 élus au Congrès (sur 54). Il nous en faut trois de plus pour être majoritaires et se renforcer dans la perspective du deuxième référendum », déclare Daniel Goa, président de l'Union Calédonienne, principale formation du FLNKS. 

 

ET MAINTENANT ?

Un nouveau référendum en 2020 n’est en effet pas à exclure. Selon l'accord de Nouméa, adopté en 1998, une deuxième consultation peut être organisée à la demande du tiers des membres du Congrès (18 élus sur 54) dans les prochains 18 mois. L’accord prévoit également une troisième consultation possible si la seconde se révèle être un échec. Une perspective qui rebat les cartes ! Autre élément qui pourrait influencer le prochain vote : la révision des critères électoraux de Nouméa qui privent 40 000 électeurs potentiels du droit de vote. L’accord stipule notamment que le droit de vote induit pour l’électeur une résidence permanente dans l'archipel depuis au moins novembre 1998 pour pouvoir voter aux élections provinciales. Entre 100 et 200 personnes se sont ainsi rassemblées le 7 décembre devant le haut-commissariat de la République à Nouméa pour protester et demander le « dégel » du corps électoral pour les élections locales, soumis à restriction dans le cadre de la décolonisation. Une démarche qualifiée « d'agitation politique et électoraliste » par le FLNKS alors qu’une majorité de ces votes pourraient venir renforcer la tendance favorable au « non ». 

 

LE CAILLOU RESTE DIVISÉ

« Plus rien ne s'oppose à ce que le pays accède à la pleine souveraineté », s’enthousiasme Daniel Goa. Le FLNK s’est réuni le 8 décembre pour déterminer la marche à suivre et anticiper le Comité des signataires de l'accord de Nouméa, le 14 décembre prochain, organisé par le Premier ministre, ÉdouardPhilippe à Matignon.Plus précisément, le FLNK a annoncé mettre à l’ordre du jour : le bilan du référendum, les listes électorales provinciales et la préparation de la campagne des élections provinciales de mai 2019. De leur côté, les non-indépendantistes ne souhaitent pas renouveler l’expérience d’un référendum et préféreraient une renégociation avec l’Étatde « nouvelles modalités d'exercice du droit à l'autodétermination ». Une position portée par le député Philippe Gomes (Calédonie ensemble, droite modérée) qui conclut : « Ils auront le même résultat ».

 

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