SÉBASTIEN LECORNU : UN MINISTRE AU PLUS PRÈS DES TERRITOIRES

Publié le 22/09/2020

Près de trois mois après sa nomination au ministère des Outre-mer, Sébastien Lecornu a déjà laissé son empreinte. Motivé par la proximité avec les territoires et les collectivités, c’est à Emmanuel Macron qu’il devra rendre des comptes. Relance, écologie et référendum calédonien seront les priorités des prochains mois.

 

 

UNE EXPÉRIENCE TERRITORIALE : LES RAISONS DE SA NOMINATION

Le nouveau ministre des Outre-mer a été choisi pour sa proximité avec les territoires. Maire puis président du conseil départemental de l’Eure, ses ancrages lui ont permis d’intégrer en 2017 le gouvernement en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire puis de devenir en 2018 ministre chargé des Collectivités territoriales. Deux fonctions lui ayant permis de travailler avec les Outre-mer et qui l’ont marqué : dès juillet, il déclarait que la relance ne « fonctionnera que si les collectivités territoriales sont avec nous, d’où la main que je tends aux élus locaux ».

Une obsession qui devrait se traduire par une présence marquée sur le terrain. Le ministre a déjà effectué deux visites officielles. En Guyane, tout d’abord, une semaine après sa nomination et accompagné du Premier ministre. La seconde, un mois plus tard, à La Réunion, où il a tenu à marquer les esprits en annonçant un soutien de l’ordre de 60 à 100 millions d’euros pour les collectivités de l’île indienne. Le ministre s’est par ailleurs engagé à une forte présence dans les territoires ultramarins : « Je vais, dès l’automne, instituer des déplacements assez longs, un format atypique qui va me permettre de poser mes valises une semaine sur un territoire. »

 

LE CHOIX DES SPÉCIFICITÉS ET DE L’ÉCONOMIE LOCALE

S’adapter aux territoires et encourager les forces locales. C’est en substance l’objectif du ministre. À plusieurs reprises, Sébastien Lecornu a affirmé son intention d’encourager la relance des économies ultramarines par la commande publique. Depuis fin juillet, les entreprises du BTP, secteur fortement présent en Outre-mer, bénéficient d’un relèvement du seuil de dispense pour la passation de marchés publics de travaux à 70 000 € HT, pour un an. Le ministre tient également à pérenniser les efforts économiques réalisés durant la crise et a annoncé la transformation de la cellule de suivi économique de La Réunion en Comité technique « afin d’étudier et de mettre en place l’ensemble des propositions des acteurs socio-économiques de l’île ».

L’écologie sera une priorité de son action. Il l’avait déjà annoncé lors de sa passation de pouvoir. Il l’a confirmé, en mettant en avant cet enjeu, lors de sa visite réunionnaise. Le ministre a défendu la rénovation thermique des bâtiments et le soutien au logement social, regrettant qu’il y ait « d’énormes sommes non-dépensées pour le logement dans l’Outre-mer ». Il a également tenu à rencontrer les représentants du monde agricole. La création d’une agence nationale de la biodiversité a été officialisée alors qu’il était accompagné de la secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, Bérangère Abba.

 

DES ENJEUX D’ENVERGURE : L’ÉLYSÉE AUX COMMANDES

À moins de 15 mois de l’élection présidentielle, les enjeux sont importants pour le ministre comme pour Emmanuel Macron. Les territoires ultramarins représentent près de 3 millions d’électeurs et sont des territoires majeurs pour tout président. Si l’Élysée gère traditionnellement ces dossiers de près, le président de la République semble en avoir désormais fait un domaine très réservé. Sébastien Lecornu n’a pas caché l’implication présidentielle sur le sujet et le fait savoir. Les ambitions sont importantes, selon le ministre lui-même : « Il faut faire de cette crise, une opportunité pour régler ce qui ne marche pas bien ». Autrement dit, des résultats sont attendus et aucun territoire ne doit se sentir délaissé.

Le référendum calédonien, un rendez-vous qui s’annonce historique. Les électeurs de Nouvelle-Calédonie se rendront aux urnes début octobre pour se prononcer sur l’indépendance de leur territoire. Connaisseur des enjeux de l’archipel – il s’y est rendu en 2017 et en 2018 –, Sébastien Lecornu devra gérer l’après-référendum, quel que soit le résultat. Quels en sont les enjeux et quelles en seront les conséquences ? À suivre, dans un prochain article de Profina…

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