SELON L’IEDOM, L’ÉCONOMIE REPART À LA RÉUNION

Publié le 24/04/2018

 

 

Après quelques années maussades pour l’économie réunionnaise, il semblerait que cette dernière reparte à la hausse, selon l’Institut d’émission des départements de La Réunion (IEDOM). Cette dernière explique notamment dans un communiqué de presse que « l’économie réunionnaise s’est installée dans un environnement conjoncturel bien orienté pour la 4e année consécutive. » Quels sont donc, alors, les facteurs de cette reprise ?

 

UN CLIMAT DES AFFAIRES AU PLUS HAUT DEPUIS 10 ANS

L’indicateur de climat des affaires (ICA) constitué grâce à une enquête d’opinion auprès d’un panel de chefs d’entreprise du territoire, atteint en moyenne 104 points contre 100 points en 2016, en terminant l’année 2017 à 108,7 points, ce qui semble annoncer de bons augures pour 2018. A son plus haut niveau depuis 10 ans, il s’installe donc près de sa moyenne de long terme (correspondant à une croissance voisine de 3,0%) pour la troisième année consécutive. La possibilité du maintien de ce contexte favorable est confortée par une absence de signal d’inflexion, avec des améliorations concomitantes de la situation courante et anticipée, en particulier en ce qui concerne l’activité et les effectifs. La bonne tenue des intentions d’investissement des chefs d’entreprise est également rassurante pour l’avenir. 

Concernant les emplois, en 2017, l’emploi salarié privé continue de progresser, à un rythme plus modéré cependant. En moyenne, il augmente de 1,7% après deux années de croissance soutenue (+2,9% en 2016 et +2,6% en 2015). Cette évolution s’accompagne d’une augmentation de 11,2% de la demande d’emploi des catégories B et C (qui ont exercé une activité réduite). Le marché du travail continue de s’améliorer. À fin décembre 2017, 135 780 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégorie A, soit une diminution de 0,3% en glissement annuel, après une stabilisation en 2016. La demande d’emploi des moins de 50 ans fléchit, en particulier celle des moins de 25 ans (-4, 7 %).

Des effets d’entrainements positifs sont générés par le renforcement de l’investissement, auquel Profina contribue par ailleurs, qui gagne enfin en vigueur, confortés par une trésorerie et des actifs financiers en progression. La consommation des ménages est vigoureuse, dans un contexte de progression de la masse salariale, de faible inflation et d’accélération du crédit.

 

UN RENFORCEMENT DE L’ACTIVITÉ ET DES INTENTIONS D’INVESTIR

D’après les chefs d’entreprise du secteur de l’agriculture, l’activité se maintient à un niveau proche de sa moyenne de longue période, mais fléchit en fin d’année. Les exportations de produits agricoles et de la pêche diminuent de 11,5% en 2017, en raison d’une mauvaise saison pour la culture fruitière (litchis, mangues, etc.) La filière élevage enregistre des évolutions contrastées. Les abattages de bovins progressent de 2,4% en 2017, tandis que ceux de porcins diminuent de 3,4% et ceux de volailles se stabilisent (+0,8%).La campagne cannière 2017 s’inscrit en hausse de 4,8%, mais s’accompagne d’une diminution de la richesse saccharine. À noter que les conditions de rémunération des planteurs ont été revalorisées en août 2017 afin de permettre à la filière de s’adapter au nouvel environnement marqué par la fin des quotas et des prix de référence depuis le 1er octobre 2017. L’opinion des chefs d’entreprise du secteur des IAA (industries agroalimentaires) sur leur activité est favorable, particulièrement en fin d’année.

Cette tendance se retrouve dans la filière rhum où les exportations en valeur grimpent de 8,5% (+18,7% en 2016), aidée par le rehaussement du contingent sur le rhum traditionnel. Les exportations de sucre augmentent de 1,7 % en valeur. En revanche, celles des produits de la pêche diminuent de moitié en volume, après -10,9%. Les professionnels du secteur prévoient une stabilisation de leur activité des effectifs en hausse pour le début d’année 2018. Leurs intentions d’investissement sont au plus haut.

L’activité de la construction et des travaux publics se maintient grâce à la commande publique des principaux maitres d'ouvrage qui progresse de 6,6%, après -5,2% en 2016. Les montants mandatés aux travaux routiers augmentent de 6,7 %, en lien avec les chantiers de la NRL (+9,1 %) et celui du pont de la rivière des Galets. En parallèle, la poursuite de la modernisation de l’aéroport Roland Garros ainsi que la réalisation de périmètres irrigués du littoral ouest contribuent cette hausse. Concernant le bâtiment, l’activité reste mitigée, notamment sur le logement social : les réhabilitations progressent, mais les livraisons neuves baissent de -9,6% sur l’année. Moins de 2500 logements ont été livrés, un nombre qui reste dans la moyenne de ces dernières années mais inférieur au plus haut de 2013-2014 (environ de 3400). Par ailleurs, le redémarrage des ventes de logements neufs (+19,2%, après cinq années de baisse) est favorable, mais demande à se poursuivre : en 2017 le nombre total de logements autorisés à la construction fléchit de 6,8% (après une hausse exceptionnelle de 27 %en 2016), tandis que ceux mis en chantier chutent d’un quart. Dans ce contexte, le nombre de salariés inscrits à la Caisse des congés payés du secteur BTP recule de 1,6%, après +2,8% en 2016.

Tout au long de l’année, les professionnels du secteur des industries manufacturières font état d’une activité et des effectifs stabilisés autour de leur moyenne de longue période. En revanche, leur trésorerie et les prévisions d’investissement sont moins favorables qu’en fin d’année 2016. Pour le prochain trimestre, les chefs d’entreprise du secteur industriel prévoient néanmoins une amélioration de leur volume d’affaires.

 

L’activité des services marchands est jugée favorable par les dirigeants du secteur en 2017, particulièrement au premier semestre. L’amélioration des délais de règlement client au second semestre impacte positivement leur trésorerie, confortant ainsi leurs intentions d’investir.

Les prévisions d’activité pour début 2018 sont orientées à la hausse. L’embellie se poursuit pour le secteur touristique, avec plus de 500 000 touristes extérieurs accueillis en 2017et 356,2 millions d’euros de recettes, soit des progressions respectives de 10,8% et 9,5%. Avec 1 210 000 nuitées, la fréquentation hôtelière connait une nouvelle hausse (+4,9%, après +12,7% en 2016) et un taux d’occupation qui s’établit en moyenne à 64 %, en progression de quatre points par rapport à 2016.Par ailleurs, le trafic aérien atteint un record, avec plus de 2,3 millions de passagers (hors transit) et progresse de 8,3% par rapport à 2016. Ce dynamisme touche particulièrement l’axe métropole-Réunion avec l’arrivée d’une nouvelle compagnie en juin 2017. Il profite également de capacités supplémentaires et d’ouverture de lignes sur des destinations régionales.

 

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