JO 2024 : QUELS IMPACTS POUR LA POLYNÉSIE FRANÇAISE ?

Publié le 07/01/2020

Les territoires ultramarins ont vu naître de nombreux médaillés olympiques français. Alors que les JO 2024 s’approchent, la candidature de Tahiti a été sélectionnée pour accueillir les épreuves de surf. Quelles retombées la Polynésie française peut-elle en espérer et à quels risques devra-t-elle faire face ?

 

 

ÉPREUVES DE SURF À TAHITI : DE QUOI PARLE-T-ON ?

À quatre ans des Jeux Olympiques accueillis par la France, les préparatifs battent leur plein. Si la candidature de Paris avait fait la différence au moment de sélectionner les prochains organisateurs de cet événement, c’est bien tout le territoire national qui sera mis à contribution, comme ne cessent de le rappeler les membres du Gouvernement concernés depuis lors. 

L’épreuve de surf, qui fera son entrée aux Jeux Olympiques cette année à Tokyo, a été l’objet de nombreuses candidatures en France métropolitaine. Pourtant, le 12 décembre dernier, c’est bien Tahiti et la vague de Teahupo’o qui ont été choisies par le conseil d’administration du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) pour accueillir l’épreuve, sur la base du « critère sportif ». Reste que ce choix doit encore être validé par le Comité international olympique le 8 janvier, ce qui a en croire le COJO, ne relèverait que d’une simple formalité. EDIT : la décision du CIO est finalement reportée au mois de mars

 

 

DES RETOMBÉES TOURISTIQUES EN PERSPECTIVES

Au-delà de l’aspect sportif, cette nouvelle a de quoi réjouir la Polynésie française pour laquelle des impacts économiques sont à espérer. Les opportunités semblent nombreuses, à court comme à moyen terme. Les Jeux Olympiques sont un événement qui attire près de six milliards de téléspectateurs. Il s’agit d’une promotion majeure dont l’effet carte postale pourrait conduire, à terme, de plus en plus de touristes internationaux, notamment des continents asiatique ou américain, à l’envisager comme destination de villégiature. 

Mais avant cela, l’île de Tahiti aura quatre ans pour se préparer à accueillir les spectateurs des épreuves de surf. Autant d’opportunités touristiques pour les acteurs du territoire, qu’il s’agisse des hôteliers, des chauffeurs de taxis ou du secteur tout entier de l’immobilier. 

Le choix de Teahupo’o a par ailleurs dû faire face à une critique de ses opposants : le site ne permettrait d’accueillir que 15 000 spectateurs, nettement moins qu’ailleurs. Un argument face auquel Tony Estanguet, président du COJO, a répondu par l’aspect environnemental : « il y aura moins de spectateurs sur le site de Tahiti, donc Tahiti sera moins émetteur ».

 

LES RÉPONSES APPORTÉES AUX INQUIÉTUDES ENVIRONNEMENTALES

C’est bien là l’une des craintes qui pèse sur l’opportunité que représente l’accueil d’un tel événement : quel impact aura-t-il sur l’archipel, tant on sait les territoires ultramarins sensibles à ces risques environnementaux ? Cette question se pose avec autant d’intérêt que la force de la candidature de Paris résidait dans une promesse de faible impact environnemental.

Sur cet aspect, la candidature de Tahiti qui avait mis en avant la préservation du milieu naturel, rassure. D’un point de vue sportif, la vague pratiquée sera au large, limitant les impacts sur la zone littorale. Ensuite, le faible nombre de spectateurs physiques est assumé par le COJO, grâce à une retransmission de la compétition à Paris. 

Enfin, l’organisation des Jeux devrait laisser une empreinte positive durable sur le territoire. Le village des athlètes sera constitué de maisons modulaires qui devraient ensuite être transformées en logements sociaux. Les infrastructures continueront de profiter à la population locale. La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a assuré que « les Polynésiens, et notamment les plus jeunes, [bénéficieront] d’un héritage durable de l’accueil des Jeux ». Autant d’éléments rassurant sur la pérennité des impacts de ces Jeux sur le territoire ultramarin. 

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